Ahoussou Jeannot a payé pour sa haute trahison.
A partir de l’échec du président du sénat ivoirien Ahoussou Jeannot, il faut reconnaître que chaque parti politique ivoirien est fondé sur une ethnie, un clan. Le PDCI RDA est un parti que tous les baoulé considèrent comme leur fétiche, autant le FPI/ PPA-CI des bété et le RDR devenu RHDP de dioula, c’est-à-dire pour les ressortissants du nord.
Ahoussou Jeannot, même s’il semble être le sacrifice de la bonne foi de la CEI pendant ces élections pour se donner bonne conscience, il faut qu’il reconnaisse que le divorce entre le PDCI RDA et le RHDP, a creusé sa tombe et il aurait fallu comprendre et se retirer mais comme en Côte d’Ivoire, on ne sait pas partir, alors, la population qui attendait son heure pour agir, vient d’agir. Ainsi, une grosse tête politique vient de tomber.
Quand on voit la liesse populaire à sa chute, il faut dire que depuis la séparation politique entre les deux formations politiques se réclamant de l’houphouëtisme, il y a des rancœurs qui viennent de donner raison de se réjouir et d’autres surprises arrivent, la députation et la présidentielle.
Les autres peuples dont certains de leurs cadres ont quitté le PDCI RDA pour aller soutenir le RHDP, ne peuvent pas subir un tel sort, parce qu’ils ne sont pas majoritairement des baoulé et d’ailleurs là où il y a eu des baoulé, ils ont voté tous les candidats issus du PDCI RDA. Ils ont obéi aux ordres de leur parti et surtout, respecté l’esprit du président Bédié. S’ils votaient encore Ahoussou Jeannot, ils se diront trahir à la fois la mémoire du président Houphouët et enfin du président Bédié. Une fois n’est pas coutume et tous les baoulé se sont passés les mots.
Nous avons cru que le président de ce sénat, malgré tous ses moyens de dissuasion et de corruption, allait comprendre que les chefs baoulé qui défilaient chez lui pour prendre qui des bouteilles de liqueur, qui pour prendre des enveloppes, le trompaient car aucun jeune n’allait suivre leurs consignes de votes. Pourquoi Patrick Achi, Adjoumani, Aka Aouélé n’ont pas vécu ces mêmes tracas, justement parce que dans leurs zones, il y a moins d’akan baoulé qui pesaient sur l’électorat.
Les jeunes de la circonscription électorale de Ahoussou Jeannot continuent de faire la fête, c’est parce qu’ils en avaient marre de cette haute trahison, qu’ils l’ont fait payer cash et certains remontent encore au créneau pour demander qu’ils soit encore battu s’il voulait se présenter à la tête de la mutuelle du développement de leur région. C’est grave.
Mais comme en politique, on ne lit jamais dans les signes du temps et qu’il y a des gens pour susciter la honte en s’enrichissant quand il s’agit de campagne, ils vont encore pousser le vieux Ahoussou Jeannot malade, de mourir dans la honte et de manière précipitée.
S’il n’a pas été intelligent pour se mettre de côté un pactole pour sa retraite, on doute bien fort que le président Ouattara fasse jouer sa générosité car sur ces fardeaux, il a sur sa table le cas de Affi Nguessan et bien d’autres.
On ne trahit pas chez les akan, on le paie cash et c’est ce que ces élections ont livré comme message.
Joël Ettien
Directeur de publication: businessactuality.com
